Confession
«Armstrong aurait trompé un détecteur de mensonges»
Par Marc-Henri Jobin. Mis à jour le 19.01.2013 4 Commentaires
Les aveux de l'ex-champion cycliste «étaient bien préparés et bien mis en scène», observe Marcus Knill sur Tagesanzeiger.ch. «Pourtant, on ne peut considérer ses propos comme un véritable repentir».
Pas plus crédible aujourd'hui qu'hier
D'anciens documents ont été rediffusés durant l'interview, dans lesquels Armstrong mentait en vrai professionnel, constate le Schaffhousois. «Ces images sont pour lui très dommageables: elles décrédibilisent aujourd'hui encore toute réponse plausible venant de lui».
«Trop longtemps, Armstong a trompé tout le monde de manière trop parfaite, en vrai gestionnaire du mensonge, et a expliqué de manière étonnamment crédible qu'il était propre. Pourquoi devrait-on le prendre aujourd'hui au sérieux?», s'interroge Marcus Knill.
On peut soupçonner Armstrong de s'être entraîné à argumenter et à dérouler toute la chaîne logique de son discours, ajoute l'expert suisse. Il l'a encore fait, lors de ses aveux, en revenant sur l'image du combattant intrépide qu'il a été durant son enfance et lorsqu'il a dû lutter contre le cancer.
Une gestuelle révélatrice
Malgré son argumentation bien huilée, et bien qu'apparemment détendu sur sa chaise, Lance Armstrong «a laissé transparaître de nombreux signaux montrant que quelque chose ne jouait pas», relève par ailleurs Marcus Knill. Il se tenait par exemple constamment le visage.
«Après avoir parlé, au moment d'écouter les questions, il se pinçait les lèvres de manière singulière, comme s'il voulait se dire à lui-même: fais gaffe de ne rien dire de faux». Son sourire était de même travaillé.
Son flux verbal s'est fait plus hésitant au moment des questions délicates. Tout en répondant, il a régulièrement détourné son regard et perdu le contact visuel avec son interlocutrice, note l'expert.
«On a pu avoir parfois l'impression qu'il cherchait la bonne réponse sur un téléprompteur. Le public capte et interprète ces signaux de manière inconsciente».
Discrédit
Dans certaines de ses réponses, Lance Armstrong s'est par ailleurs discrédité. Tel a été le cas lorsqu'il a affirmé que son don de 125'000 dollars aux autorités de lutte contre le dopage n'était pas une tentative de corruption.
Il en va de même lorsqu'il a déclaré que le doping n'était pas perçu à l'époque comme une tricherie. «De mon point de vue, de telles affirmations le desservent. Elles signalent son incapacité à comprendre la situation et dévalorisent ses aveux». (Newsnet)
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